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12/02/2011

[TV Meme] Day 24. Best quote.

On ne le répète peut-être pas assez, mais le petit écran est un art mis au service des mots. Sa force, c'est la manière dont il exploite, comprend et appréhende leur poids. Ce n'est pas pour rien si le téléphage repèrera rapidement les noms de ses scénaristes fétiches, ces magiciens du verbe qu'il suivra avec attention. Les phrases marquantes, les séries en recèlent. C'est ce qui fait leur identité. C'est pour cela que ce jour du TV Meme apparaît si dur à trancher.

Parmi ces phrases, il y a bien sûr ces grands discours inspirés, abordant des thématiques fortes qui nous peuvent toucher sur un plan autant émotionnel qu'intellectuel. Des séries comme The West Wing, Babylon 5 ou Battlestar Galactica, par les thèmes qu'elles traitent, ont excellé dans cet exercice. Poussée à son extrême, cette logique nous conduit d'ailleurs tout droit dans les prétoires, où des legal dramas ont su offrir des monologues fascinants et inspirants, portés par l'éloquence de leurs interprètes et la justesse des plaidoiries ciselées des scénaristes, parmi lesquels le maître en la matière demeure pour moi David E. Kelley. Combien de fois me suis-je laissée entraîner et submerger par les conclusions d'Alan Shore (Boston Legal), dans une série qui su repousser à leur maximum toutes les limites de cette capacité tribunitienne du petit écran ?

A côté de ces plus longs discours, il y a toutes ces répliques cultes qui doivent tout à la personnalité de celui qui les prononce. Tous ces House-ism qui nous ont fait jubiler devant notre petit écran, nous laissant savourer les perles tranchantes des vérités  du Docteur House (House MD), resteront assurément dans la mémoire téléphagique. Et puis, il y a aussi ces phrases qui vont claquer comme un slogan, dont la brièveté et la répétition va permettre de les graver dans nos têtes. Ces quelques mots demeurent alors comme un symbole irrémédiablement associé à l'identité de la série. C'est un cri de ralliement comme aucun autre. Une série comme Doctor Who en est, par exemple, truffée du fameux "Allons-y Alonso" au dernier "Bow ties are cool" (saison 5). Parfois, la confusion avec le slogan est complète, comme dans Friday Night Lights qui continuera longtemps de faire résonner dans nos esprits son "Clear eyes. Full hearts. Can't lose". Cela peut même être extrêmement minimaliste, mais saura tout autant marquer le téléspectateur. Un petit "Nobuta power... Chunyuu !" (accompagné du petit signe de la main !) me fait toujours fondre en repensant à ma première rencontre avec Nobuta wo Produce.


Nobuta power ! Chunyuu ! (Nobuta wo produce)


Tout ça pour dire qu'il y aurait des milliers de répliques appropriées pour ce jour, qui seraient légitimes pour des dizaines de raisons différentes. Parce que c'est justement le rôle et la fonction des séries de nous marquer par ses mots.

Finalement, au milieu de ces choix multiples, celle sur laquelle je me suis arrêtée, je l'ai choisie pour sa simplicité. Parce qu'elle n'est qu'une anecdote, mais qu'elle capture un personnage et pose une ambiance. Je l'ai choisie pour ce qu'elle représente, la rencontre au cours du pilote de la série avec un personnage, véritable pivôt de la série. Je l'ai choisie pour ce sourire plein de tendresse qu'elle me procure quand je revois dans ma tête John Spencer prononcer ces mots. Voyez-y tout à la fois une pointe de nostalgie et un modeste hommage. Sans doute était-ce à ce moment-là du pilote que j'ai su que The West Wing serait pour moi une série à part.

"17 across. Yes, 17 across is wrong... You're spelling his name wrong... What's my name ? My name doesn't matter. I am just an ordinary citizen who relies on the Times crossword for stimulation. And I'm telling you that I met the man twice. And I recommended a pre-emptive Exocet missile strike against his air force, so I think I know how..."

(Leo McGarry au téléphone avec un journaliste du New York Times au sujet de l'orthographe d'un nom propre des mots croisés de l'édition du jour - The West Wing)

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"They hang up on me every time."

08/01/2011

[TV Meme] Day 19. Best Tv Show Cast.

Les fêtes de fin d'année étant terminées, le TV Meme reprend donc ses droits le samedi. Le sujet du jour est un thème plutôt fédérateur : le meilleur casting. Parmi ces séries chorales qui offrent des rôles solides à la galerie d'acteurs qu'elle réunit, quelle est celle que je distinguerais tout particulièrement ?

Il y en a plusieurs qui me sont venues à l'esprit, pour différentes raisons. Il y a par exemple celle où l'homogénéité d'ensemble, l'authenticité qui se dégage d'acteurs pleinement dans leur élément, transparaissent avec une telle acuité et permettent au casting de s'imposer naturellement et de manière impressionnante à l'écran. Ce n'est pas une question de réunion de grands noms, seulement de justesse et d'équilibre, qui permet une osmose spécificique au propos de la fiction. Ici, je pense notamment à The Wire (Sur Ecoute), dans sa façon unique de prendre le pouls de Baltimore.

A côté, d'autres vont chercher à pleinement capitaliser sur cet aspect, en choisissant de rassembler un casting cinq étoiles d'acteurs accomplis ou en devenir. Il ne s'agit pas de l'hypothèse où l'on construit un écran de fumée destiné à supporter une série pour en masquer ses faiblesses, mais c'est le cas où le scénario est solide. En se voyant offrir des lignes de dialogues réussies, ces acteurs pourront laisser entrevoir la pleine mesure de leur talent et parachèveront le triomphe sur tous les plans de la fiction. Parmi ces productions marquantes, quelques-unes s'imposent tout particulièrement à mon esprit. La première est une mini-série anglaise, State of Play (Jeux de Pouvoir), qui réunit en son sein quelques valeurs sûres qui vont sublimer une fiction déjà fort enthousiasmante : John Simm, David Morrissey, Bill Nighy, Kelly McDonald, James McAvoy, Polly Walker... Un casting en or jusque dans les rôles secondaires où on croise également Philip Glenister ou encore Marc Warren...

Cependant, c'est sur une série plus longue que je me suis arrêtée aujourd'hui. Ce n'est pas la première fois que je l'évoque, mais elle m'a semblé trop incontournable. 

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A la Maison Blanche (The West Wing)
(1999 - 2006, NBC)

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Si la qualité scénaristique, et notamment de ses dialogues, a construit la réputation d'A la Maison Blanche, la série doit cependant également beaucoup à ses acteurs qui ont su magnifier et pleinement restituer les qualités des scénarios exigeants qui leur étaient soumis, parvenant à donner vie aux cinglantes réparties comme  traduire avec empathie les longues tirades qui ont aussi fait la force de cette série. Ils ont superbement incarné une équipe soudée et réactive, personnifiant de façon extrêmement convaincante leurs personnages.

En résumé, The West Wing n'aurait pas été The West Wing si ses acteurs n'avaient pas su aussi bien porter les ambitions du scénario mis à leur disposition. A ses débuts, la série rassemblait Allison Janney, Rob Lowe, Janel Moloney, Richard Schiff, Martin Sheen, John Spencer, Bradley Whitford ou encore Stockard Channing et Kathryn Joosten, sans compter les si nombreux guest ou récurrents qui ont agrémenté sept saisons de haute volée, de Mary-Louise Parker à Elisabeth Moss, en passant par Kristin Chenoweth, le tout conclus par un duel électoral entre Alan Alda et Jimmy Smits.

A mes yeux, cela reste un des castings les plus homogènes et solides qui soit, à la hauteur de ce que fut cette excellente série qui restera probablement toujours le grand coup de coeur de ma téléphagie.

Petit rappel du générique (saison 3) pour les entre-apercevoir :


02/10/2010

[TV Meme] Day 7. Least favorite episode of your favorite tv show.

Le déroulement de The West Wing n'aura pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Au-delà de quelques sauts qualitatifs, c'est notamment le départ d'Aaron Sorkin, en fin de saison 4, qui provoqua une phase transitoire débouchant sur une saison 5, hésistante, entre deux eaux. Le nouveau showrunner, John Wells, dut alors faire des choix narratifs qui conduisirent la série à progressivement évoluer et se transformer. Les deux dernières saisons furent différentes, mais trouvèrent cependant leur équilibre et une nouvelle jeunesse. Cependant, au fil de ces mutations chaotiques, il y eut quelques victimes collatérales. L'une d'elle fut, malheureusement, Toby Ziegler, dont je ne crois pas avoir jamais pardonné aux scénaristes pour cette forme d'exécution qu'ils firent subir au personnage en fin de saison 6 et début de saison 7...

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The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 5, saison 7

Here Today

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Quelque part, l'idée que Toby puisse organiser la fuite de l'information sur la navette militaire américaine m'a toujours semblé sonner extrêmement faux. Certes, l'histoire le touchait d'une certaine façon personnellement. Oui, il avait toujours su faire preuve d'une indépendance d'esprit assumée. Mais Toby était aussi un de ceux qui prenait le plus à coeur les obligations et les devoirs de sa fonction ; je me souviendrais toujours de sa réaction lorsque le président l'avait informé de sa maladie.

La déchéance du personnage ainsi organisée fut un vrai crève-coeur pour la fan que j'étais, exacerbé par la scène de confrontation finale que contient ce fameux épisode Hear today - et qui explique le fait qu'il ait été choisi aujourd'hui : Bartlet y refuse la démission de Toby afin de le renvoyer lui-même proprement et simplement. J'ai détesté le laïus d'un président en colère et ces paroles échangées entre les deux hommes qui, certes, ont toujours eu une relation compliquée, ne se comprenant pas toujours, mais dont les rapports restaient marqués par un profond respect l'un pour l'autre.

En voulant se séparer de certains personnages "réguliers" dont la présence ne s'imposait plus au vu de l'évolution prise par la série, c'est un personnage incontournable que les scénaristes ont trahi.

25/09/2010

[TV Meme] Day 6. Favorite episode of your favorite tv show.

Le choix est complexe, crève-coeur, voire confine à l'impossible. The West Wing (A la Maison Blanche) a pu proposer au cours de ses sept saisons nombre d'épisodes magistraux, sortant du lot, et présentant des tonalités très différentes. Il y eut du vrai drama se concentrant sur ses personnages, d'autres portant sur des thématiques fortes qui ne vous laissent pas insensibles, certains enfin à l'ambiance plus légère mais au contenu tout aussi dense.

Cependant il est un épisode que j'ai sans doute visionné plus que tout autre, dont j'ai encore tant de lignes de dialogues mémorables gravées en tête... Sans doute n'usurperait-il pas le titre un peu pompeux de "favorite episode".

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The West Wing (A la Maison Blanche)
Episode 15, saison 1

Celestial Navigation (Navigation céleste)

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Celestial Navigation est un épisode un peu à part, car jouant sans doute plus sur un fibre résolument légère que la moyenne de la série. Il suit l'engrenage infernal, "le cycle sans fin des mauvaises nouvelles", d'une "journée-type" à la Maison Blanche, à travers la narration de Josh lors d'une conférence devant des étudiants. Les couacs de communication s'enchaînent de façon presque burlesque par moment. Les moments cultes aussi, de la dévitalisation de dent de CJ à la conférence de presse mémorable de Josh, de son invention d'un plan secret pour lutter contre l'inflation à la tentative de navigation céleste par Sam, confondant une balise d'aéroport et l'étoile polaire, pour se repérer dans le Connecticut.

L'ambiance de cet épisode retranscrit parfaitement l'esprit d'origine de The West Wing ; une équipe soudée, pêchant parfois par un brin d'arrogance et d'inexpérience, mais n'ayant jamais froid aux yeux. Quand je revois cet épisode aujourd'hui, j'ai l'impression de retrouver une chaleur, une alchimie et un équilibre aussi précieux que fragile, qui créent une atmosphère dans laquelle c'est un plaisir de s'immerger. Oh, Celestial Navigation comporte aussi une thématique plus pesante en arrière-plan, celle de la discrimination raciale... Cette couleur de peau qui demeure, malheureusement, toujours pour certains la source d'une différence de traitement. C'est la secrétaire d'Etat qui s'emporte contre un républicain - dans une pure rhétorique politicienne -, mais c'est surtout le juge Roberto Mendoza, arrêté dans le Connecticut, supposément "pour conduite en état alcoolique", mais réellement, comme le dit si bien Sam, "pour conduite en état d'hispano-américain". Le dialogue final du juge avec Toby rappelle que The West Wing, c'est aussi un certain message véhiculé. En l'espèce, il n'est jamais inutile de répéter celui de cet épisode, surtout lorsque cela est présenté de façon aussi subtile et inspirée.

Celestial Navigation, c'est un de ces joyaux télévisuels, parfaitement ciselés. C'est l'alliance parfaite du divertissement - avec des moments qui vous font éclater de rire - et de thématiques plus lourdes et préoccupantes. C'est un cocktail détonnant, superbement dosé, qui marque.

Quelques extraits :

11/09/2010

[TV Meme] Day 4. Your favorite show ever.

A première vue, il semble y avoir quelque chose d'un peu naïf et arbitraire à imaginer qu'il existerait une production à placer sur un piédestal, surclassant tout le reste, quand on envisage toutes les séries, si différentes, qu'un téléphage peut croiser lors de son parcours. Pourtant, c'est aussi une des rares questions de ce TV Meme, si ce n'est la seule, pour laquelle je n'ai eu absolument aucune hésitation.

La "série favorite", c'est celle qui a su bénéficier à la fois de qualités scénaristiques objectives et du ressenti subjectif propre à chaque téléphage. C'est celle qui nous a bluffés, fascinés, émus et faits rire aux larmes. Mais c'est aussi celle qui s'est arrogée une place à part, qui nous a marqués d'une façon très personnelle, sans qu'il soit réellement possible de traduire cela en mots. Elle est aussi le fruit d'une conjoncture, ayant eu le mérite d'arriver à une période charnière de notre téléphagie : il y aura forcément des accents générationnels en elle.

Si vous me lisez un peu, vous savez que je suis la reine des flirts télévisés sans lendemain, des coups de foudre qui rythment une passion tournée vers les découvertes et les nouveautés. La téléphagie est une "nouvelle frontière permanente". Mais m'interroger sur ma "série favorite" réveille un autre versant, plus ancien et peut-être moins sollicité désormais. Celui, solide, de la fidélité. "My favorite show ever" est devenu un fait établi, une donnée claire et constante de mon paysage téléphagique. Ce n'est pas un simple mélange de qualité et de ressenti, c'est la série qui a apporté le ciment à une passion alors en pleine croissance.

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The West Wing
(A la Maison Blanche)

(1999-2006, NBC)


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Parce que The West Wing a su dépeindre avec brio une réalité politique empreinte d'idéalisme, créant un cadre aussi enrichissant que fascinant pour le téléspectateur.
Parce qu'elle a initié avec tact, subtilité et souvent beaucoup d'adresse, des réflexions abouties et osées sur les grandes thématiques sociales qui transcendent nos sociétés occidentales, ne reculant devant aucun sujet aussi sensible soit-il.
Parce qu'elle s'est montrée pédagogique, sans jamais être rébarbative, ni infantilisante, choisissant en conscience de faire confiance et de s'adresser à l'intelligence de ses téléspectateurs.
Parce que c'est rafraîchissant d'éteindre la télévision, encore porté par le dynamisme impulsé par 40 minutes bouillonnantes de brain-storming, en ayant l'impression de se sentir moins bête.
Parce qu'elle a réussi à percer et à vous faire comprendre certains des mystères socratiques et insondables de la démocratie, ou des Etats-Unis, comme aucune autre série. Même si cela ne vous intéressait pas a priori.
Parce que ses dialogues, ciselés à la perfection et vivants à l'excès, proposèrent des échanges jubilatoires qui résonnent encore dans les têtes, sur des thèmes sérieux aussi bien que sur des sujets frivoles.
Parce qu'elle avait cette capacité d'alterner les tons, pouvant faire réfléchir longuement un jour, et rire aux éclats le lendemain.
Parce qu'elle bénéficiait d'une galerie de personnages attrayants, aux caractères affirmés, à la fois différents et complémentaires, et auxquels il était tellement facile de s'attacher. 
Parce que, au moins une fois devant les urnes, on s'est dit : "I would have voted for Jed Bartlet".
Parce que Aaron Sorkin.
Parce que son casting était d'une homogénéité et d'une solidité enthousiasmantes, ayant trouvé le parfait équilibre à l'écran.
 Parce que elle aura su drastiquement augmenter votre capacité de conversation dans les cocktails (où vous brillez désormais en évoquant les Etats fédérés de Micronésie).
Parce que les réunions pédestres virevoltant dans les couloirs, c'est classe.

Parce qu'il est nécessaire... que dis-je, vital !.. de parfois se rappeler ce que c'est d'y croire vraiment, aussi désillusionné sur la politique politicienne que l'on puisse être.  

 

Le générique :

 

The good old times... The Big Block of Cheese Day :